La Corse, en effet, présente à l'état aigu, c'est à-dire dans les plus belles conditions d'étude, l'exemple d'un mal dont nous commençons à sentir les premières atteintes sur le continent. C'est l'ingérence des députés dans l'administration. Sur le continent, le mal est contenu par nos habitudes morales. L'intérêt électoral se heurte aux scrupules des consciences. Cependant, à la difficulté avec laquelle rentrent certains impôts, à l'impunité
assurée à de grandes fraudes, à l'encombrement des bureaux par des nominations de complaisance, on en constate les progrès. En Corse, grâce à la conscience de clan, les lois en sont anéanties. Une moitié des citoyens s'y soustraient avec le concours de leurs représentants, et elles. ne sont contre le reste que des instruments de vexations. Il n'y a ni droit, ni justice ; les administrateurs sont frappés d'inertie par la peur de compromettre leur carrière; les administrés sont persuadés, par l'expérience quotidienne, que rien ne se règle autrement trie par la faveur.
PAUL BOURDE
20.00€
376 pages
21 x 15 cm
Imprimé en 1999
Broché
Paru en 1999
Réédition de l'oeuvre originale imprimée en début XXeme
ISBN : 9782750449810
« Ainsi, pour la Corse, Christian Lacour s’enorgueillit de disposer (…) de près de 80 points de vente, y compris dans de minuscules villages de montagne. De cette manière pénètre dans les foyers insulaires pratiquement tout ce qui a pu être édité sur Napoléon et ses campagnes, mais aussi tout ce qui touche de près ou de loin au patrimoine « identitaire » de l’île de Beauté. »
05-01-1999 - Le Monde - Jean Menanteau